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Modifiée le 5 juin 2018
Les bouteroues
Un patrimoine historique méconnu
De bouter : pousser, mettre (Larousse de la langue française).
Les bouteroues «poussent» les roues. Un autre terme est «chasse roues» mais aussi «chasse moyeux» dans certaines régions,.ou garde-heurt en Normandie. Ce dispositif se trouve à de nombreux endroits et remonte à l’Antiquité, depuis l’invention de la roue et des moyens de transports tels que charrettes ou tombereaux. Les roues cerclées de bandes métalliques mais surtout les moyeux qui ressortaient de ces engins parfois de plusieurs centimètres (jusqu’à 30cm sur certains tombereaux), , pouvaient mettre en péril les ouvrages d’art rencontrés.
De plus, la conduite des véhicules hippomobiles avec des chevaux pas toujours obéissants était mal aisée. Pour protéger les parapets de ponts on installa des murets à leurs bases ou des « bornillons », petites bornes circulaires ou demi circulaires destinées à remettre les charrois dans le droit chemin.
Sur le pont de la D605 on peut encore voir deux pierres de protection.
Les chasses roues furent utilisés également dans les rues étroites pour protéger les murs du frottement des moyeux. La ruelle Saint-Nicolas en est un exemple.
On voit parfaitement dans cette ruelle l’alignement de bouteroues, pierres inclinées bien ancrées dans le sol. Ce procédé est repris partout où le passage d’engins peut endommager les structures maçonnées.
Dans « Le propriétaire architecte » d’Urbain Vitry, édition de 1827 il est dit à propos de la construction des remises : « on doit placer des guides pour que la voiture soit conduite naturellement à la place qui lui est destinée… » ; « il convient de mettre des bornillons à l’entrée de chaque remise, et on leur donnera seulement un pied de hauteur, afin que l’essieu de la petite roue puisse passer par dessus. Ces bornes sont nécessaires ; elles commencent à guider, et elles défendent les montansdes portes des remises. »
Au Châtelet-en-Brie, ces guides se retrouvent aussi à l’angle des rues.
A l’entrée de la cour des Trois Rois on trouve deux simples pierres.
Le muret de la ruelle qui descend au lavoir place de la Fontaine est lui aussi protégé.
La plupart des bouteroues qui subsistent dans la commune se situaient dans des entrées de fermes, de bâtiments agricoles, d’entreprises.
Ces deux magnifiques pierres massives et bien plantées dans le sol sont telles deux sentinelles assurant la garde de l’entrée du bâtiment.
Les accès à la ferme du Trou Bignot bénéficiaient aussi de ses protections.
Dans la commune il subsiste de ces blocs de grès parfois esseulés, qui témoignent de l’activité passée du lieu.
Certaines bornes arrachées de leurs coins de champs ou de jolies pierres d’angle de grands édifices ont été réemployées comme garde-heurt. Y en a t-il au Châtelet-en-Brie ? Il est difficile voire impossible de l’affirmer.
Les grands édifices ont aussi leurs protections. L’église possédait deux magnifiques cônes de grès. Il n’en reste plus qu’un seul.
La fontaine du puits de l’Échelle a bénéficié quant à elle de ses huit plots
Avec le temps on a vu apparaître des chasse-roues en métal : les bouteroues sont ainsi devenus des «signes extérieurs de richesse».
Ils allaient du plus simple au plus sophistiqué.
Mais où sont situés
ces bouteroues
métalliques ?
A vous
de les chercher …