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Modifiée le 9 janvier 2017

L’histoire du village

2000 ans…

Colline aux versants bien exposés, proche des forêts, avec un sous-sol riche en eau et en matériaux, le site du Châtelet-en-Brie est propice à l’implantation d’une population sédentaire. En fait, il est fort probable qu’un village gaulois existait, justifié par la topographie favorable ainsi que par la présence d’une source, qui devait plus tard être mise sous la protection de Sainte-Reine.

Le Châtelet-en-Brie tient son nom du castellarium (ou castelletum ou castellum) un poste militaire (castrum stativum) que les Romains établirent à mi-chemin de Condate (Montereau) et de Melodunum (Melun).

Le manoir du château des Dames pourrait marquer le lieu de castrum, compte tenu de sa situation sur le bord de la voie antique.

Le village connut très tôt le sort peu enviable des bourgades placées sur les grands chemins d’invasion. L’établissement des Francs au Ve siècle n’apporta pas d’amélioration à la vie quotidienne d’une population parvenant difficilement à assumer sa subsistance, et quasiment privée de tous droits.

Pendant tout le haut Moyen Âge, le plateau briard est encore couvert de vastes forêts, les bois de Barbeau, Valence et Villefermoy, constituant un unique massif. Ce n’est que très progressivement, à partir surtout du XIIe siècle que le défrichement fut entrepris aux alentours des villages.

Des fermes isolées furent alors créées, centres de nouveaux essarts qui progressivement se rejoignirent, pour se constituer en vastes fiefs.

Les grandes fermes du plateau de Brie, conçues comme des maisons fortes autour de leur cour fermée, datent de cette époque où l’insécurité régnait : le Bois Louis et le Château des Dames, relais en bordure de l’ancienne voie romaine, mais aussi la Ferlandière, les Grands Champs, la Gringaletterie, le Mesnil, et à la sortie est du village, Robillard, vaste exploitation semble-t-il fortifiée.

Malgré le joug féodal les XIIe et XIIIe siècles furent une période de relative prospérité ; la disparition du servage ayant permis à des paysans de s’installer sur les terres des domaines seigneuriaux ou ecclésiaux, même si c’était souvent les plus arides.

Il y eut aussi des visites plus plaisantes ; ainsi, le 24 octobre 1284, le futur roi Philippe IV le Bel fit escale dans le village. C’est ce même roi qui, après avoir fondé à Poissy le monastère de Saint-Louis pour y accueillir des religieuses dominicaines, leur accorda en 1314 le droit de justice, et certains droits féodaux sur la paroisse du Châtelet et de ses environs, depuis Les Ecrennes jusqu’à Héricy.

Avec la guerre de Cent Ans, les guerres de Religion et les troubles de la Ligue, les siècles suivants apportèrent calamités et pillages, contraignant les maîtres des lieux et les habitants à renforcer les fortifications du château des Dames, qui commandait l’entrée ouest du village, Robillard constituant l’autre défense avancée, à l’est. La guerre de Cent Ans porta un coup sévère au marché hebdomadaire et à la foire annuelle de la Madeleine, que les habitants du Châtelet avaient obtenus par une charte de 1308.
Ils durent aussi subir, dans la terreur, en 1358, le passage des troupes de Charles II le Mauvais, roi de Navarre, et de ses alliés anglais.

En 1384, les Dames de Poissy achetèrent la seigneurie du Châtelet et la maison fortifiée que l’on commença à appeler le « Château des Dames ». Ce château, plusieurs fois reconstruit ou aménagé, est aujourd’hui propriété communale.

En 1420, le roi d’Angleterre, Henri V, après s’être emparé de Montereau, fit le siège de Melun pendant six mois. Durant cette période, Le Châtelet, comme la plupart des villages de la Brie, fut l’objet de pillages répétés, tant de la part des Anglais que de celle des Bourguignons, leurs alliés.

Les archives attestent que dès 1569, Le Châtelet a disposé d’une école pour les enfants de la paroisse.

La proximité du pont de Samois a toujours fait du Châtelet un lieu de passage entre la Brie et le Gâtinais. Durant les guerres de Religion le prince de Condé et de duc de Guise s’opposèrent l’un à l’autre aux abords d’Héricy.

En 1766, le redressement de la route royale est ordonné, les travaux ne furent achevés qu’en 1775. La création d’un relais de « poste à chevaux », l’établissement d’une brigade de la maréchaussée et l’ouverture d’un bureau de « poste aux lettres », entraînèrent un regain d’activité : hôtels, cabarets, assurant l’hébergement des passagers des diligences et véhicules de toutes sortes.

La Révolution mit fin aux droits et privilèges des religieuses de Poissy. Les habitants du Châtelet firent connaître leurs doléances avec un bel espoir de changement, plantèrent leur arbre de la liberté, manifestèrent pour défendre leur liberté de culte et vécurent, sans heurts excessifs, cette période agitée.

Sous l’Empire, les Châtelains eurent plusieurs occasions d’accueillir Napoléon 1er sur le chemin de la chasse ; en 1809, ils acclamèrent les glorieux soldats de Suchet en route vers l’Espagne ; en 1814, ils retrouvèrent ces mêmes troupes rappelées cette fois pour stopper l’invasion des Wurtembourgeois et des Russes et ils prêtèrent main forte au général Pajol qui parvint à arrêter l’avance ennemie à Montereau. Mais ce ne fut que provisoire. La commune fut alors, pour quatre ans, soumise à l’occupation et au pillage.

En 1851, l’ouverture de la ligne de chemin de fer de Paris à Lyon, devait toutefois entraîner la chute rapide de cette vie liée au roulage. L’agriculture redevint à nouveau et pour près d’un siècle le moteur de l’économie locale.

Le bourg connut encore les malheurs de la guerre : en 1870, un groupe de francs-tireurs châtelains s’opposa à l’avance de Prussiens, perdant trois des siens. Le monument élevé en 1919, dans le cimetière, après la Grande Guerre, porte les noms de cinquante-deux disparus ; il faut en ajouter neuf pour la tragédie de 1939-1945.

La population du Châtelet s’est maintenue pendant plusieurs siècles proche du millier d’habitants, malgré les guerres, les épidémies, les hivers rigoureux (celui de 1709 fit quatre-vingt-seize morts).

Mais au XXe siècle le développement de l’habitat pavillonnaire en Ile-de-France et celui du réseau routier et autoroutier ont transformé le petit village agricole en une bourgade de plus de 4500 habitants. Plusieurs lotissements sont venus urbaniser la périphérie de l’ancien village.

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