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Modifiée le 11 février 2021
Monique et ses parents
« Mon père, Monsieur Georges Michel, était receveur d’enregistrement. Il vendait aussi des timbres.
Nous habitions dans une grande maison et son bureau se trouvait à l’étage de ce logement.
Il avait une secrétaire, Melle Seurot, qui était bien considérée et bien accueillie par mon père.
Elle avait une sœur, son aînée qui était femme de forte personnalité, qui ne semblait avoir fait siennes, ni sympathie, ni tendresse. C’est ainsi que notre secrétaire ressentait son activité professionnelle comme un intermède agréable, comme une récréation ».
« Mon père a été gazé à la 1ère guerre mondiale. Il a pu obtenir un emploi réservé, ne demandant pas trop d’efforts.
C’était un monsieur qui savait tout faire, et quelqu’un de bien.
Il avait donc un petit bureau et sa secrétaire travaillait dans une toute petite pièce à côté.
Mais dans la journée, il aurait bien pu être dans son jardin ou à son établi car il était très bricoleur. Quand il n’avait pas de client, il enlevait son veston de receveur et enfilait son vêtement de travail.
Il y avait une clochette à l’entrée ; si quelqu’un venait, M elle Seurot faisait patienter le client et papa qui avait entendu sonner, revêtait son habit de receveur et passait dans son bureau.
C’était très souvent comme cela que ça se passait.
Le travail de receveur consistait essentiellement à enregistrer des actes qu’il recevait des notaires. Ils étaient [consignés] dans de gros registres. Papa travaillait surtout le soir, souvent jusqu’à 2 heures du matin. J’entendais de ma chambre papa qui dictait à ma mère les actes reçus dans la journée. C’était elle qui écrivait dans les gros registres. Dans la journée, il « s’évadait », dès qu’il le pouvait.
Tout le monde savait comment il travaillait ; les inspecteurs le savaient aussi ! Mais du moment que le travail était bien fait, ça allait.
La secrétaire, Melle Seurot, vivait avec sa grande sœur.
Elle faisait partie de la chorale de l’église ; un jour elle me demanda si j’aimerais venir chanter avec elle : (de belles chansons en latin que je connais encore). Nous chantions le dimanche à la messe, et aux Vêpres [Les Vêpres font partie des Heures de l’office qui ponctuent la journée. C’est la prière solennelle du soir…ndlr].
Pour l’anecdote, « Il y avait un prêtre qui habitait le grand presbytère derrière l’école. C’était un « prêtre solaire » qui était très bien. De vieilles dames pratiquantes, [auraient] trouvé le moyen de le faire renvoyer du Châtelet parce qu’il avait osé héberger sa famille dans le presbytère…Ensuite il a été prêtre à l’hôpital de Fontainebleau…
Au Châtelet, il fut remplacé par un autre prêtre très gentil qui assurait le catéchisme. Nous allions à l’église en emportant des briques chaudes que nous mettions sous nos pieds pour nous isoler du sol, car il faisait froid. On y rentrait par le « caquetoire » [petite porte d’entrée sur le côté de l’église où se trouve le porche].
André Mary