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Modifiée le 10 novembre 2019

Chemins, rues, routes…

Histoire de nos chemins, de nos routes et nos cheminLa SHCB77, a voulu vous faire une présentation succincte de l’ouvrage qu’elle doit publier en 2020. Ce sont plusieurs années de recherches et de compilations, soit une somme de plus 400 pages que nous vous proposerons bientôt.
Ce travail de recherche et de rédaction a été effectué par J.J. Brisedou, Edition la Société d’Histoire du Châtelet-en-Brie. En voici un avant-goût.

Le désir de m’instruire et de partager avec mes concitoyens m’a déterminé à écrire un ouvrage que j’ai intitulé, « Histoires de nos chemins, de nos routes et de nos rues. ».

Après avoir défini le vocable caractérisant les divers moyens de communication tels que : allées, chemins, rues, routes, sentiers, places, lieux-dits…il a fallu faire un historique, en balayant les siècles, depuis les antiques voies romaines à celles d’Henri IV, pour parvenir jusqu’à nos rues et routes actuelles.

C’est Henri IV qui fut l’un des premiers rois à tenter d’améliorer les voies de communications en créant en 1599 la charge de grand voyer qu’il confia à Sully, et des sommes importantes furent consacrées à la construction et à la réparation de ponts et de routes. Mais ces efforts ne se poursuivirent pas sous le règne de Louis XIII, faute d’argent.

De nouveaux efforts de Colbert, sous le règne de Louis XIV, furent consentis, notamment en 1740, par la création de l’administration des Ponts-et-Chaussées

Mais c’est grâce à l’œuvre entreprise sous le règne de Louis XV que le réseau routier devint, jusqu’à la Première Guerre mondiale, exceptée la période révolutionnaire, le meilleur de toute l’Europe.

Après la Révolution française, il faudra attendre Napoléon 1er pour qu’il soit de nouveau remis en état.

Pour comprendre la réalisation des chemins, nous nous sommes référés à un grand nombre de documents ; pour les plus anciens, nous sommes remontés aux registres censitaires du XVIIIe siècle, période où les Dames de Poissy étaient seigneurs du Châtelet, jusqu’en 1792. Plus tardivement, le cadastre napoléonien fut créé en 1812. Il est difficile de dire précisément à partir de quelle date des noms furent attribués aux rues de notre village.

Noms de chemins et de rues 1811

Noms de chemins et de rues 1811

Notons simplement que des actes datant de 1806 ou 1811 précisent, notamment, l’état des chemins vicinaux et des parties à réparer et citent des noms de chemins ou de rues. Certaines d’entre elles reçurent un nom évocateur, d’une activité pratiquée en ce lieu, d’un personnage connu… ou d’une caractéristique du terrain en leur emplacement.

Citons pour l’exemple quelques noms significatifs : la rue aux Liards, la rue aux Feurs, la rue Baudra ou la rue Puissant…

Pourquoi la rue aux Feurs a-t-elle été ainsi nommée ?

Le mot « feurs » désignait la paille de céréales. Elle servait à nourrir le bétail l’hiver. Dans cette rue se trouvait aussi, « la grange aux Dîmes ». C’était le lieu où les paysans venaient vendre leurs récoltes de céréales.

Le chemin de Crèvecœur : « Crèvecoeur » était à l’origine un terrain trop lourd et trop humide ou trop en pente. Le travail y était très pénible, crève-cœur, qui crève le courage, qui décourage.

Le domaine du château des Dames, créé au début des années 1970, dont chaque allée ou avenue porte le nom d’une Dame : reine, courtisane à la cour ou favorite d’un roi, telle que l’avenue Anne de Bretagne, l’allée marquise de Sévigné, Aliénore d’Aquitaine ou princesse de Clèves par exemple.

Chaque histoire individuelle y est contée. C’est ainsi que la petite et la grande histoire se rejoignent.

Prenons un dernier exemple, « le passage des Marjolets » : le dictionnaire de 1875 nous dit que le marjolet est un petit homme galant, c’est un plaisant.

Vous retrouverez, chers lecteurs, bien d’autres noms et leur origine, tout au long des pages que vous lirez dans cet ouvrage.

Nous n’avons pas oublié, en sus des rues et des chemins, de citer les fermes et les lieux-dits, tels que, « le Goulet », ou plus original, « l’Entre jambe de la Riaude »…

Nous noterons aussi, des constructions diverses comme la Maladrerie, aujourd’hui disparue, de nombreux fiefs comme celui de Robillard ou de la Ferlandière…des croix et leur histoire ou leur légende y est citée ; nous pensons en particulier à celle de la croix Mortier.

Avec beaucoup de concision, toutes les voies d’eau et les sources, y sont répertoriées.

La consultation des comptes rendus des conseils municipaux, des 19e et 20e siècles s’avéra riche d’enseignements, car ils regorgent d’informations concernant des travaux de la voirie, son évolution ou la construction de nouveaux chemins et de nouvelles routes : les réparations, bornages, alignement de rues, classement de chemins selon leur catégorie, drainage pour éviter les inondations sont aussi consignés…

Tous ces comptes rendus dressent l’inventaire de nombreux fonds communaux alloués régulièrement, d’année en année, pour entretenir ce patrimoine. A cela s’ajoute, l’éclairage des voies durant les longues soirées d’hiver.

Au 20e siècle, la mairie proposa que les travaux de réfection de la voirie soient effectués par les habitants. Cela permettant, de créer des emplois et surtout de revenir moins cher à la commune. Après la seconde guerre mondiale, le maire émit l’hypothèse de garder les prisonniers allemands au service de la commune pour effectuer des travaux, que l’on pourrait qualifier aujourd′hui, d’intérêt public. C’est à cette époque que se posa le problème de la propreté des routes, rues et chemins. C’est ainsi que le conseil municipal prit la décision de créer un service de ramassage des boues et des ordures tous les 15 jours.

Précisons en guise de conclusion, que cet ouvrage est illustré d’un grand nombre de plans, cartes de toutes sortes et de toutes les époques.

C’est ainsi que les cartes de Cassini ou les plans du XVIIIe siècle, côtoierons le cadastre napoléonien de 1812 ou les plans d’alignement communaux de la fin du XIXe siècle.

Jean-Jacques Brisedou

En voici quelques extraits.

Carte de Cassini vers 1750

Carte de Cassini vers 1750

Plan échange de terrains 1885

Plan échange de terrains 1885

Carte topographique de Fontainebleau  1728

Carte topographique de Fontainebleau 1728