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Modifiée le 15 janvier 2017

La fanfare

en avant la musique

 

Insignes de la Fanfare du Châtelet et de la Lyre châtelaine (Collection SHCB).

Insignes de la Fanfare du Châtelet
(Collection SHCB)

Insignes de la Fanfare du Châtelet et de la Lyre châtelaine (Collection SHCB).

Insignes de la Lyre châtelaine
(Collection SHCB)

 

La « Fanfare » du Châtelet-en-Brie a été fondée en 1882 sous le nom officiel d’« union musicale du Châtelet-en-Brie ». La commune avait connu auparavant une société chorale fondée sans doute en 1872, et qui possédait sa propre bannière.

Le premier président de la Fanfare fut M. Pezé et le chef de musique M. Guilbert.

Ils démissionnèrent tous les deux en 1883, et laissèrent leur place respectivement à M. Odenot Jacques-Paul, maire du Châtelet et à Alphonse Charpentier qui restera chef de musique jusqu’en 1900.

 

Pourquoi la création d’une Fanfare à la fin du XIXe siècle ?

Elle a pour but de propager l’art musical, de permettre à tous ceux qui ont du goût pour la musique, d’employer leurs moments de loisirs d’une manière agréable et surtout, d’établir entre les membres composant la société de musique des liens d’amitié.

Les statuts de la Fanfare étaient très stricts et l’ordre devait y régner.

C’est ainsi qu’aux articles 26, 27 et 28 on peut lire : « que tout membre qui arrive à la réunion après l’appel encourt une amende de 10 centimes »…il en est de même « pour tout exécutant qui troublera le silence pendant l’exécution d’un morceau alors qu’il n’a pas de partie à jouer ». Autres temps autres mœurs !

L’article 40, stipule que « chaque membre doit porter à la boutonnière un insigne représenté par une lyre ».

La Fanfare était sollicitée pour animer toutes sortes de manifestations au Châtelet et dans les environs.

C’est ainsi qu’elle prêta régulièrement son concours à des bals populaires dont ceux du 14 juillet ou de la fête patronale ; les témoignages permettant de nous le rappeler ne manquent pas.

La Fanfare participa aussi à de nombreux concours et festivals de musique, et donna de nombreux concerts qui lui rapportaient des recettes utiles à son fonctionnement.

L’une des plus grandes manifestations organisée par l’union musicale du Châtelet fut le grand concours festival de musique des 8 et 9 septembre 1901, à l’occasion de la fête patronale de Sainte-Reine.

 

Festival de musique de 1901, Place du puits de l’Échelle. Le 13ème Régiment d’Artillerie. (Collection SHCB)

Festival de musique de 1901, Place du puits de l’Échelle
Le 13ème Régiment d’Artillerie
(Collection SHCB)

 

En effet, sous les auspices de la municipalité et des commerçants du village ce rassemblement réunit 17 sociétés et plus de 500 musiciens.

C’est ainsi qu’après le défilé qui créa une belle ambiance dans les rues du village décorées pour l’occasion ; des récompenses, consistant en couronnes, palmes et médailles de vermeille, furent distribuées aux différentes sociétés.

Pour terminer ces festivités les participants se restaurèrent dans les différentes auberges du village, pendant qu’un banquet officiel de 40 couverts permit aux personnalités présentes de se régaler d’un menu pantagruélique composé de : potage, bouchées à la reine, saumon, civet de lièvre, poulet rôti, salade, dessert, café, liqueurs et…une bouteille de vin par personne.

Vers 1925, à la suite de mésententes, on assista à une scission au sein de la Fanfare, ce qui entraîna la création d’une deuxième société musicale : « La Lyre Châtelaine », fondée et dirigée par Henri Dupuis.

Elle était composée de personnes issues de la Fanfare et de membres venus de l’extérieur. Cette nouvelle compagnie qui ne participait pas aux cérémonies officielles, regroupant clairons, cors de chasse, tambours et trompettes avait aussi en son sein des chanteurs et des comédiens. Elle se réunissait pour ses répétitions dans la salle Vaugrain, construction provisoire en bois, érigée à l’emplacement de la caserne des pompiers actuelle, pour pallier le manque de maisons détruites durant la guerre de 14/18.

Lors de la session de mai 1925, le conseil municipal donna son accord pour que la bannière de la société chorale de 1872 devienne l’emblème de la lyre châtelaine qui bénéficia aussi d’une subvention annuelle de 300 francs pour son fonctionnement.

 

La Lyre châtelaine

La Lyre châtelaine On reconnaît  au 1er rang : M. Henri Dupuis (président) au centre, M. Arthur Becuwe (président d’honneur) 5e  en partant de la gauche. (Collection SHCB)

 

C’est ainsi que cette bannière modifiée accompagnera la Lyre châtelaine dans toutes ses sorties jusqu’en 1939 environ, moment où elle arrêtera définitivement son activité.

Durant la même période, de 1926 à 1939, la Fanfare poursuivit son activité sous la direction musicale de Robert Roubaud, géomètre à La Chapelle-Gauthier ; c’était un petit bonhomme qui ne payait pas de mine, portant moustaches et guêtres, il circulait toujours à vélo. C’était pourtant un excellent musicien qui donnait des concerts dans les jardins de la mairie. Il avait la particularité, tout en jouant, de battre la mesure avec son piston.

La guerre de 39/40 dispersa les musiciens et la Fanfare cessa d’exister, du moins officiellement.

L’union Musicale du Châtelet-en-Brie, ainsi que la Lyre châtelaine, étendirent leur activité au-delà de la musique et créèrent des troupes théâtrales.

En 1943 par exemple, des comédiens amateurs, montèrent des spectacles au profit  des prisonniers de guerre. Il en fut de même pour les musiciens qui n’ont pas été mobilisés ; ils donnaient des concerts à la salle des fêtes.

La Fanfare fut officiellement reconstituée le 25 octobre 1945 sous la direction musicale de Georges Ameline de retour de captivité après la Libération.

La première réunion pour relancer l’activité de l’ensemble musical eut lieu chez Charles Charpentier, à l’angle de la rue Saint Louis et de la rue aux Feurs.

Mais les instruments de musique volés ou détériorés par les occupants allemands durent être remplacés ou réparés grâce au précieux concours de Monsieur le maire du Châtelet, M. Pierre Brun.

Les répétitions reprirent dès le début 1946, à la salle de Justice de Paix ou à l’école des filles.

La Fanfare se composait alors de 6 ou 7 musiciens seulement : Emile Blanchard en était le tambour, André Cochet le bugle, Louis Lerat et Georges Ameline jouaient du piston ; la famille Charpentier très active était bien représentée avec Emile au clairon, Guy au Saxo et Charles qui était polyvalent, car il pouvait aussi bien jouer du trombone à piston, que du cor de chasse, du baryton ou de la basse.

Rapidement leur  nombre grossit pour atteindre une soixantaine de pratiquants.

En 1946, elle participa à l’inauguration d’un monument à la mémoire de l’aviateur Gaston tombé durant la guerre 39/45, avec un grand défilé. Ce monument se situe sur l’actuelle D605 à gauche entre Le Châtelet-en-Brie et Sivry-Courtry, près du Bois Louis.

 

Août 1946, inauguration du monument de l’aviateur Gaston

Août 1946, inauguration du monument de l’aviateur Gaston
On peut reconnaître M. Lucien Pillault à la grosse caisse.
(Collection SHCB)

 

En 1952, la Fanfare organisa, sous l’égide du foyer rural, l’un de ses derniers festivals qui regroupait plusieurs sociétés de la région.

En effet, le 25 mai 1952, prenaient part aux festivités, les fanfares de Fontainebleau, d’Hericy, d’Egreville, de Champagne, de Fontenay Trésigny, de Moret, la Lyre melunaise et l’Echo du Lys.

Ce jour là, les auditions se succédèrent à partir de 14 heures 30.

Ainsi, à « la fête des moissonneurs » jouée par la fanfare d’Héricy, répliquait « le passage du grand cerf » entonné par l’union musicale de Fontainebleau, à l’air de « la chanson des steppes » interprété par la fanfare de Moret, faisait écho « l’hymne à l’amour » distillé par  l’Harmonie de Champagne.

 

25 mai 1952, festival de musique place de l’Église. (Collection SHCB)

25 mai 1952, festival de musique place de l’Église
(Collection SHCB)

 

Cette belle représentation s’acheva par l’hymne national exécuté par l’ensemble des sociétés présentes. Puis, le verre à la main, tout le monde trinqua à l’amitié partagée.

La Fanfare du Châtelet-en-Brie poursuivit son activité jusqu’en 1953.

Que sont devenues les bannières ?

La bannière de la Société chorale qui avait été prêtée un moment à la Lyre châtelaine, a été inscrite au titre des Monuments historiques en juin 1982.

La bannière de la Fanfare a été retrouvée en 1994, lors des travaux de toiture à la mairie.

Elles sont restaurées depuis novembre 2010 et sont présentées épisodiquement pendant 8 jours tous les 3 ans afin de préserver leur intégrité.

 

Bannière de la Lyre châtelaine (Collection SHCB)

Bannière de la Lyre châtelaine (Collection SHCB)

Bannière de la Fanfare du Châtelet (Collection SHCB)

Bannière de la Fanfare du Châtelet
(Collection SHCB)